Participation aux questions des p’tits souvenirs du dimanche soir” du 11 juin 2023” proposées par Dr. CaSo et sa communauté de C’est pas moi je l’jure. Un échange très sympa qui ravive les souvenirs et favorise le partage.
La Terre, c’est comme une boule à facettes: chaque être humain réfléchit la lumière dans une direction qui lui est propre, c’est ainsi l’occasion de découvrir des points de vue variés sur une question unique.
Jouez au jeu, vous aussi, dans les commentaires.
- Quelle est la première chose que vous avez achetée avec votre propre argent?
Je ne m’en souviens plus, c’est lointain. Un Compact Disc certainement, ou une Barbie. Oui, je suis un garçon et je jouais aux Barbies! Forcément, j’ai grandi dans un petit village et il n’y avait que des filles et j’ai deux sœurs. CQFD! Par contre, il me semble que je me suis acheté une chaîne Hi-Fi avec mon premier salaire d’apprenti. Que je l’ai aimée cette chaîne! Une Pioneer NS-F10 hyper-classe avec deux volets qui s’écartaient lorsqu’on approchait la main. Quand je l’ai vue au magasin, j’en suis tombé amoureux! Je me souviens aussi de l’achat de mon premier ordinateur: un Compaq Presario, mais je crois que c’est mon papa qui me l’a acheté. Aujourd’hui, je suis moins matérialiste! - Quelle combinaison d’aliments aimez-vous que d’autres pourraient trouver bizarre?
Sans mélange particulier, le simple fait que j’aime le Cenovis est trouvé bizarre par certains. Autrement, j’aime bien le mélange sucré-salé comme la chasse en automne avec des pommes, poires, raisins de Mars, sauce au vin et marrons.
Je n’ai pas de combinaisons alimentaires étranges, mais je suis ouvert à tester des nouveaux mariages de saveurs. J’aime quasiment tout sauf le persil et les organes spéciaux des animaux (je précise que j’ai considérablement baissé ma consommation de viande). - Avec l’âge, êtes-vous devenu.e plus ou moins maniaque?
Moins maniaque mais plus conservateur.
Entre vingt et trente ans, j’étais très matérialiste. Un exemple: j’avais une grosse collection de DVD’s et de BD’s que j’acquérais méticuleusement. J’étais tellement maniaque que, si j’avais un DVD qui présentais un petit défaut (écorchure sur la pochette ou marque sur le disque) je le rachetais pour posséder une version parfaite. Et je ne vous explique pas les précautions lors de leurs utilisations. Un vrai taré!
J’achetais toujours les versions Deluxe ou Collector et j’admirais ma collection tel un Gollum qui idolâtre son anneau. J’ignore l’origine de cet extrémisme…
Aujourd’hui, j’ai tout revendu ou donné. Ça m’a fait beaucoup de bien, je me suis aperçu que cette tendance pourrissait ma vie et n’avait aucun sens.
Maintenant, je privilégie la simplicité, mais je suis devenu très nostalgique et mes actions sont plus tournée vers le partage. J’explique: depuis le départ de mon papa, j’ai récupéré son ancienne collection de vinyls. J’ai passé beaucoup de temps à nettoyer les disques et les mettre en condition de conservation. J’ai rassemblé aussi tous les négatifs et diapositives pour les numériser et j’ai rassemblé ma famille paternelle sur un groupe WhatsApp pour diffuser mon travail d’archivage. On peut dire que la maniaquerie s’est adaptée vers une action plus utile. En fait, aujourd’hui, le fameux “défaut” est devenu une marque de qualité qu’il faut conserver.
Au final, ces turpitudes sont devenues insignifiantes. Ce qui arrive, arrive. Ce qui est perdu est perdu. Seul reste le souvenir. Ma maniaquerie est restée juste parce que je souhaite transmettre un patrimoine à mes neveux (ce qu’ils en feront ne m’importe pas). Pour le reste, plus je vieillis, plus je dirige mon regard vers les vivants. - Comment décririez-vous votre boulot actuel (ou passé) à un.e jeune d’aujourd’hui qui pense vouloir faire ce même job?
Excellente question qui est un véritable challenge: comment intéresser un jeune (qui se rêve youtubeur ou tiktokeur) en lui vantant le métier de concierge? Bon, dans la question, il semblerai qu’il soit déjà attiré par ce job, ça simplifie la chose…
Et bien, je dirai qu’il s’agit déjà d’un don de soi et d’un métier qui nécessite la satisfaction personnelle. Dans ce travail, on investi notre énergie afin de garantir l’accueil. On œuvre dans des endroits, appartenant à une communauté, afin qu’ils soient pleinement fonctionnels pendant leurs utilisations.
On fait beaucoup de nettoyage et d’entretiens: c’est beaucoup de travail qui peut être détruit en quelques minutes, mais que s’il n’était pas effectué contribuerai à la dégradation d’un bien commun et péjorerai le lien social. C’est un travail de l’ombre qui est primordial. Il exige autonomie et participation.
Travaillant dans une Commune, la diversité des lieux demande une grande adaptation. Le concierge est référent aussi bien pour un bâtiment historique recevant une vingtaine de convives qu’une salle polyvalente pouvant accueillir 3000 fêtards !
Mais que c’est beau: c’est comme préparer une fête. Quand tu regardes ces écoles, nettoyées pendant les semaines d’été, recevoir les élèves à la rentrée. Quand tu livres une salle impeccable aux clients qui préparent une manifestation. Quand tu participes aux événements théâtraux, aux concerts, aux événements. Tu rencontres tellement de gens: télévisions, équipes d’installations, politiques, artistes, élèves, enseignants, entreprises locales, mariés, invités, publique riche et varié, population, etc…
Et sache que, dans ce métier, tu sais TOUT, absolument TOUT sur TOUS!
La conciergerie, c’est un métier de pouvoir… Caché. - Quelles séries télévisées avez-vous beaucoup aimé?
Sans réfléchir: Six Feet Under. Pour moi, c’est LA série! Je n’en suis pas fan au point de la regarder mille fois, mais aucune autre ne m’a laissé ce petit sentiment de raccord personnel. Je me suis beaucoup reconnu dans les mécanismes relationnels de cette histoire. Comme je l’ai mentionné dans ma page de présentation, j’ai une personnalité très paradoxale et j’y retrouve l’union des extrêmes antagonistes qui prouve bien que tout est cyclique et que tout est lié, même les opposés. Ça doit bien faire plus de dix ans que je ne l’ai pas revue (cette question en a ravivé l’envie), mais, du peu que je me souvienne, l’histoire de cette famille ressemble beaucoup à la mienne. Et au final, à celle de toutes les familles.
The Lost Room m’a aussi beaucoup marqué (même si elle est très, très courte). Le Pitch de la série m’a attiré instantanément et plongé dans une aventure obsédante.
Bref, imaginez une chambre de Motel: vous y entrez, vous vous couchez sur le lit en le défaisant, vous vous relevez et bougez une chaise, vous déplacez des objets puis vous ressortez et fermez la porte. Quand vous l’ouvrez à nouveau, tout est redevenu identique à la première fois que vous l’avez ouverte, comme si la chambre s’était réinitialisée. Pratique pour faire le ménage, hein? Mais imaginez que vous quittiez la chambre en y laissant votre enfant à l’intérieur et que la porte se referme accidentellement… En y retournant, vous trouvez la chambre vide, telle qu’elle était la première fois que vous l’aviez ouverte… Une série mémorable!
Et pour terminer, en troisième position de mes séries préférées, j’y place The Haunting of Hill House parce que c’est un chef d’œuvre de conception, de perfection et de minutie. J’ignore le nombre de niveau de lecture qu’on peut faire sur ce monument. J’ai même tenté de regarder la série en me focalisant uniquement sur les décors, et, même là, j’y ai perçu une nouvelle trame. Un travail magistral.




Photos: je continue à publier la série de photos que j’ai prise le 29 août 2009 au-dessus du barrage de Mauvoisin en Valais (CH). Une merveilleuse ballade au cours de laquelle j’ai “mitraillé” la rosée provoquée par le brouillard matinal sur la nature environnante > poésie liquide.